Les murs parlent aussi aux femmes. Démonstration avec les gra-femmes !
Depuis quelques années, le girl power se fait entendre dans la rue : le skateboard, le Breaking ou le rap leur donnent de plus en plus de visibilité.
Quelle est leur place dans le street art ?
Des Amazones dans l’art urbain
En 1979, à New York, Lady Pink était l’une des rares street artists à rejoindre les graffeurs dans les souterrains du métro pour taguer sur les wagons.
Depuis quinze ans, un certain équilibre s’installe entre les deux sexes grâce à l’œuvre de graffeuses comme Mick La Rock (Pays-Bas, 1970), Lady K (France, 1978) et Laia (Espagne, 1984), reconnues pour leur attitude de bad girls et leur référence au girl power.
"Mais il ne faut pas se voiler la face, l'art urbain reste encore un milieu largement dominé par les hommes." Christian Omodéo, commissaire de l'exposition
Loading est né d'un choix audacieux : donner plus de visibilité aux femmes, sans se limiter à des focus sur des femmes artistes dans une exposition dominée par les hommes. Les gra-femmes y ont donc toutes, leur place...
Têtes d'affiche
Le meilleur exemple de cette grande part accordée aux femmes, c’est l’affiche de l’exposition. On y découvre Kashink photographiée par Martha Cooper, à Miami en 2023.La photographe capture le déséquilibre de l'artiste, juchée sur une échelle, face au gigantisme de la fresque qu'elle bombe. Elle révèle le corps en tension, concentré sur la précision de son geste.
Cette photographie montre que les murs parlent aussi aux femmes et que les amazones du street art savent parfaitement les dompter.
Filmées au travail
1. Au 2ème étage, passez un moment devant les gif-itis produits pour cette exposition. Ils dévoilent les différentes couches de peinture qui composent un graffiti. Grâce à la technique utilisée façon stop motion, le geste est entièrement décomposé. Y apparaissent alors la richesse et la complexité du style élaboré par chacune de ces graffeuses, à la maîtrise du lettrage hors pair.
2. Visionnez ensuite le film commandé à Cristo, alias Cristobal Diaz, qui met en scène le travail de femmes artistes dont les créations jalonnent l’espace public. Ce film, Loading GraffBox, de 3 fois 3’57’’, est produit par la Fondation Desperados pour l’Art Urbain. Il met à l’honneur un casting féminin ultra contemporain : ALISE - ANJUNA - DAWOA - LADY K - MOROZ - OLIVIA DE BONA – PÖ - QLOTE – SHOOK- SHUPA - SIFAT.
3. À la fin de l'expo, prenez le temps d'observer le travail de Kaskink filmée en pleine performance. L’expo consacre un mur entier à Fluid, une installation qui associe vidéo et œuvre pour penser le corps de l’artiste comme un outil de création.
Profitez du printemps pour découvrir le graf au féminin !
Exposition coproduite par Grand Palais Immersif et Atlas V
Ce genre particulier de graffiti est né vers 2010 de la transformation de graffitis peints dans la rue en fichiers .gif (Graphic Interchange Format), un format numérique mis au point en 1987 pour faire circuler des vidéos de courte durée sur Internet. Constitués d’un assemblage de photographies, les gif-itis s’apparentent à des vidéos en stop motion (animation pas à pas).
Vous avez dit "Graffbox" ? On vous explique...
Cristobal Diaz, artiste, réalisateur, commence en 2015 un travail d’archivage du graffiti français. À partir d’un dispositif de prise de vue original, il enregistre en temps réel le processus de création des artistes urbains. L’ensemble des réalisations graphiques opérées sur du papier calque présente, sous le format film, la gestuelle et la virtuosité caractéristiques d’un milieu qui attribue une place centrale à l’écriture et une importance particulière au support.
